De la terre au code
Tresser les savoirs
Dans l’une des nombreuses salles d’une ancienne clinique située dans l’oasis Al Dhaid, Ximena Garrido-Lecca peuple l’espace d’objets étonnants. Entre des vases qui semblent tout droit sortis d’une formation volcanique, des écrans LED qui affichent un langage mystérieux et des câbles électriques tressés comme des tentures textiles, le visiteur s’interroge, curieux. Il est difficile de déterminer la provenance de ces créations. De la terre cuite au tissage, en passant par le cuivre et le silicium, l’artiste péruvienne détourne des matériaux industriels pour renouer avec des savoirs et des savoir-faire ancestraux, hérités des cultures andines.
À travers l’installation de deux œuvres, Ximena Garrido-Lecca crée des correspondances entre pratiques artisanales préhispaniques et technologies occidentales contemporaines, détricotant par là-même une vieille dichotomie opposant tradition et modernité.
Par ces dialogues inattendus, l’artiste interroge les processus de construction du savoir et de la mémoire, redessinant les rapports entre nature et culture, artisanat et technologie, passé et futur.