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Louvre Abu Dhabi

 Île de Saadiyat

Louvre Abu Dhabi – île de Saadiyat
Vue de l’exposition Rois et Reines d’Afrique. Formes et figures du pouvoir, Louvre Abu Dhabi (2025) © Louvre Abu Dhabi.

On ne va pas se mentir : c’est du costaud. Le Louvre Abu Dhabi est avant tout le fruit d’un accord international — une licence de marque signée entre la France et les Émirats arabes unis pour une durée de trente ans, qui permet à Abu Dhabi d’exploiter le nom du Louvre et d’accéder à des prêts d’œuvres majeures. Dit comme ça, on pourrait craindre une opération de soft power un peu cynique. Mais le lieu vaut largement le détour, ne serait-ce que pour l’expérience architecturale. Le bâtiment, signé Jean Nouvel, flotte littéralement entre ciel et mer, sous un dôme ajouré qui laisse passer la lumière comme une pluie fine. C’est ultra maîtrisé et architecturalement percutant. Le musée propose un parcours transversal à travers une histoire de l’art mondiale, tissant des rapprochements inattendus entre des objets venus de différentes civilisations. La méthode peut surprendre, mais avec un peu de curiosité, on découvre des pistes de réflexion qui méritent d’être explorées.

En ce moment, l’exposition Rois et reines d’Afrique, conçue avec le musée du quai Branly-Jacques Chirac, marque un tournant. Plus de 300 pièces y racontent les formes du pouvoir à travers le continent, entre parures royales, symboles sacrés et récits de souveraineté. En toile de fond, la question des restitutions s’invite forcément dans nos esprits – rappelant que ces objets, parfois collectés en contexte colonial, portent aussi en eux des enjeux politiques.

Tout autour, l’île de Saadiyat se transforme peu à peu en plateforme culturelle version XXL, avec les projets phares du Guggenheim Abu Dhabi (annoncé pour 2026, paraît-il…) et du Zayed National Museum. Une sorte de parc à thème muséal, vitrine spectaculaire d’une ambition claire : inscrire Abu Dhabi sur la carte des grandes destinations culturelles mondiales.