En 2022, le Centre d’Art de Genève présente Superfictional Sanctuaries, la première rétrospective de Guerreiro do Divino Amor qui le propulse, par la même occasion, comme un candidat idéal pour représenter la Suisse à la Biennale de Venise. Il fait l’unanimité auprès du jury et son nom est confirmé dès l’été 2022. Il a choisi Andrea Bellini comme commissaire.
Cela fait bientôt vingt ans que GDDA a commencé Superfictions, cette saga mégalomane en sept chapitres, où l’utilisation de « super » nous place instantanément dans un univers de science-fiction, à distance de la réalité. Ce préfixe rend l’œuvre accessible à un large public, habitué au vocabulaire de la surenchère : les méga-bassines, l’ultragauche, les superprofits…
La saga commence en 2005 à Bruxelles quand GDDA veut créer « un atlas mondial superfictionnel » qui se matérialise d’abord en une publication de type tabloïd qui raconte « La bataille de Bruxelles », récit satirique de la guerre entre deux civilisations opposées, l’Empire et la Galaxie, pour régner sur les habitants de Bruxelles. La progression de la réflexion de GDDA s’enrichit de films, d’animations, de panneaux rétroéclairés et de magazines. Images réelles de journaux télévisés et pure fiction se mélangent pour disséquer les imaginaires collectifs et sonder les mécaniques les plus manifestes de l’écriture symbolique de l’histoire des territoires. Chaque chapitre examine une région. Après s’être attaqué à Bruxelles, Rio, Brasilia, Minas Gerais ou São Paulo, Le Miracle d’Helvetia épluche tous les discours qui construisent l’identité nationale suisse, comme modèle de perfection, comme apothéose du capitalisme.
« Au sein de chaque territoire se déploie un angle de recherche spécifique et une nouvelle super-fiction ; les super-fictions dialoguent entre elles et s’incorporent les unes aux autres. La démarche se nourrit autant de recherches iconographiques et historiques, de l’observation sociologique de terrain, des symboles de l’espace public, que de la production médiatique. »
À Venise, GDDA prend son pied et crée une installation des plus ambitieuses. « Avec ce grand projet pour la Biennale, j’ai plus de temps et plus de ressources pour développer des idées que j’avais en tête : j’ai ajouté de la musique et un hologramme, pour créer ces environnements immersifs qui sont une extension de l’univers de mes vidéos et publications. »