Publié le 06/05/2024
En phase avec les réflexions de son époque, l’art de Claire Fontaine infuse la création contemporaine. Pour le thème de cette 60e édition, le commissaire de la Biennale de Venise, Adriano Pedrosa, s’est inspiré de l’une de ses œuvres. Foreigners Everywhere est en effet le titre d’une série de néons réalisée par l’artiste, locution elle-même empruntée au collectif turinois anarchiste et anti-raciste Stranieri Ovunque.
Née en 2004 à Paris, Claire Fontaine est une artiste collective, conceptuelle et féministe basée à Palerme. Inspiré de la marque éponyme de cahiers français, son nom est aussi une référence à l’urinoir de Marcel Duchamp, archétype de l’art ready-made dont l’artiste se revendique. Sa pratique pluridisciplinaire navigue entre différents médiums, de la peinture à l’écriture, en passant par la sculpture et l’art vidéo. Assistée de ses créateurs Fulvia Carnevale et James Thornhill, Claire Fontaine entreprend de dé-subjectiver l’art. Par des stratégies d’appropriation et de détournement des symboles issus de la culture visuelle occidentale, il s’agit moins d’accentuer sa singularité en tant qu’artiste que de porter un regard critique sur nos sociétés contemporaines.
Débuter Le Grand Tour en proposant un entretien à Claire Fontaine nous a paru évident, car qui mieux que l’artiste elle-même, pour évoquer les enjeux d’un sujet aussi politique que celui des étrangers partout ?